Quand nous portera l’Océan

Le spectacle sur voilier

 
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Le bateau amarré est notre scène, le public est à quai. Un spectacle d'une heure qui mêle danse, jonglage, création sonore et poésie.

pour vivre l'aventure d'une Traversée...

Trois personnages, une danseuse, une jongleuse, et un voilier, qui embarquent ensemble pour une traversée en mer.

Pourquoi ? Elles ne le savaient pas vraiment… Mais elles sentaient qu'elles devaient le faire, quelque chose au fond de leurs tripes. Comme une nécessité. De prendre le large.

 
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Vivre l'aventure humaine et marine

La narration portée par le bateau fait entrer le spectateur dans une folle aventure, à la fois révélatrice de la réalité marine et porteuse d'un univers onirique. Un véritable voyage initiatique pour les trois personnages, sur lequel perlent des gouttes d'essentiel.

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Faire sentir
la beauté des mers

Une manière de faire sentir, aux enfants comme aux adultes, le grandiose des étoiles et de l'immensité marine, la beauté des baleines comme celle du plancton.

// LE TEASER DU SPECTACLE SUR VOILIER //
 

 
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La Voix de la Nef

J'aime tant la mer... Vous me direz, et vous aurez raison, tous les bateaux aiment la mer ! Mais « aimer » la mer, ça veut dire tant de choses... Il y a des bateaux qui aiment fendre les flots et briser le ressac ; j'en connais qui par dessus tout aiment fissurer le vent et déchirer la houle.

Moi, j'aime prendre mon temps. Tranquillement. J'aime sentir la caresse du roulis sur ma coque, et par dessus tout, j'aime compter le nombre de clapotis de l'onde qui me choquent ! Et les écouter, ces clapotis, laisser vibrer leur écho à l'intérieur de moi... Si je vais trop vite, je peux pas compter, je peux pas sentir ! Et puis, c'est si beau la lenteur... Cette lumière du petit matin, cet horizon qui nous entoure, ces possibles qui nous embrassent, ce silence, si profond... Et ces levés du jour ! C'est... Je me souviens d'un jour, d'une nuit, d'un petit matin, où je me suis sentie coupée, scindée, entre le jour et la nuit. Le soleil, qui naissait de l'horizon, et la lune, énorme, qui perdait de son intensité au fil des vagues qui passaient...

Je connais aussi des bateaux qui restent au Port douze mois de l'année, tout le temps quoi. Mais un bateau, c'est fait pour goûter le large ! Enfin, je sais pas... Mais moi, j'aime pas rester au port, je me sens mort, désincarné, inutile. Comme un instrument de musique dans un musée. Absurde ! Non ? Moi, ce que j'aime, c'est m'en aller, m'éloigner des côtes, et sentir la nappe des possibles autour de moi, et sentir les écailles des poissons qui frôlent ma carcasse. La nuit surtout, lorsque tout le monde dort en moi, que les étoiles se confondent avec le plancton, et que l'obscurité des flots fond dans le noir du ciel.

Le problème de la vitesse, c'est qu'à filer, on ne s'enfonce jamais. On survole la montagne d'eau, mais jamais on ne se laisse étreindre par sa lame, et jamais on ne se laisse goûter à la douceur du fluide marin. Quel bonheur ! Moi, j'ai la chance d'avoir une partie de moi immergée dans l'eau, j'en profite ! Je peux regarder l'envers du décors, ce monde encore bien méconnu des humains qui me naviguent...

Pendant des années, mon rythme collait parfaitement avec celui de mon Capitaine. Tout les deux, on était en phase. Il prenait soin de moi, pas une année on a loupé un carénage ! Et quand on était ensemble, il était calme, toujours, malgré les tempêtes. La tête haute, concentré, il ne naviguait jamais contre, mais toujours avec. Avec les vagues, le mouvement du vent et de la houle. J'avais confiance en lui. Et je crois qu'il avait confiance en moi.

Mais un jour, il est mort mon capitaine. Ce jour là, le port est devenu mon quotidien. Et là, entourée de centaines de bateaux, j'étais isolée, esseulée, orpheline... abandonnée.

J'essayais d'appeler à l'aide et de dire mon malheur, mais ma complainte se noyait dans le vacarme des drisses qui claquaient contre les mâts des autres bateaux. Le cri de mes haubans n'atteignait personne. Je m'usais. Les algues commençaient à grignoter ma coque stagnante.

Le cliquetis de mes winches n'était plus qu'un doux souvenir qui me perçait le cœur. Mes bois grisaient. La rouille commençait à ronger mon ancre.

Mmmm... mes voiles qui fasseyent, et tout à coup, sous l'action du gouvernail de mon Capitaine, la petite brise qui se glisse le long de ma toile, et nous envole tout les deux...

C'était bien fini. Fini, fini.

Du temps s'est écoulé ainsi, je ne sais trop combien. Des mois et des mois... Je n'espérais alors plus rien de la vie et de la mer, je m'étais résignée à finir mes jours dans ce port de plaisance, seule. Mais il suffit d'un matin...

Deux jeunes filles se sont approchées de moi sur le quai, et lentement se sont arrêtées. Une larme a coulé sur une joue. Peut-être inspirais-je la pitié ? En silence, elles se sont approchées encore, ont touché mon inox, caressé ma coque. Une larme encore sur une autre joue. Un pas de plus. Encore un pas. Les voilà sur mon pont. Ca y'est, je les reconnais. Les filles de mon Capitaine.

Enfin... Le revoilà, les voilà... De tous mes cordages, je l'ai ai accueillies dans mon ventre de vieux navire. Et ensemble, nous avons quitté le port.


 

Equipage artistique :
Les Auteures : Fanny Viénot et Flore Viénot
Le Regard Artistique : Philippe Ducou
Les Interprètes : Fanny Viénot et Flore Viénot
Les Scénographes constructeurs : Federica Buffoli et Renaud Menoud
La Créatrice sonore : Marie Doyeux
La Voix : Brigitte Roux

Public : famille et scolaire, à partir de 4 ans

Durée : 1h

Dimension du bateau-scène : 9,50m de long, 3,30m de large, 2,05m de tirant d'eau

Possibilité d’adapter sur un autre voilier