Dans les profondeurs de l'Administration

 

L'Administration. C'est une découverte, obligatoire si on veut avancer. Alors on y va, on tape aux portes, on se plante, on comprend... Voici le récit des rencontres de Flore avec des personnages-clés (pendant que Fanny met au monde son enfant), qui nous mettent face à nos contradictions et nous font avancer. Comme Ulysse. Ou Thésée. Pas moins.

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Les Lunettes Rondes de la Région

Un jour de grande navigation sur le net et de plongée dans les abîmes des possibles, un mail apparaît. Je remonte à la surface, et j'y découvre la possibilité pour les compagnies rhône-alpines d'avoir un rendez-vous face-to-face de 45 minutes avec une personne de la Culture à la Région : « le 45' Tour ». Chance ! Je nous inscris, motive ma motivation sur un questionnaire, et voilà qu'on obtient un rendez-vous. Le premier de ce genre dans notre Histoire. Et qui ne sera pas le dernier.

J'arrive enfin à Romans (l'Isère est bien grande...), devant le Plato, un lieu de création qui semble fourmiller de projets. Il faut que je me rende à l'évidence, je suis arrivée. Je dois donc quitter mon émission sur la sexualité des poissons, pourtant passionnante. Mais sans regret, car c'est la Région qui m'attend.

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Durant 3 jours, deux personnes reçoivent en continu un ou deux représentants des compagnies du coin. J'arrive à 8h45. A 9h, c'est mon tour : j'ouvre le bal.

Et je danse avec des Lunettes Rondes et sympathiques qui m'invitent chaleureusement à nous raconter, nous la Cie Infusion. J'ai préparé ma présentation, pour ne rien oublier dans l'efficacité des minutes qui s'en vont. Listé nos questions, nos doutes, les blocages que nous avons identifiés... A chaque mot je m'attends à un sourire agacé d'entendre l'incertitude et l'irrésolu en travail. Mais non. La rondeur des Lunettes accueille ma parole, et semble la prendre au sérieux. Rencontrer une personne de la Région ne signifie donc pas forcément devoir prouver quelque chose. Cool. Je peux y aller avec mes doutes. C'est le jeu même. C'est ce qu'elle attend, pour pouvoir répondre au mieux à mes questions, et débloquer des situations. Génial... Je sens que notre jeune compagnie a sa place dans le monde du Spectacle Vivant.

Et voilà Ulysse qui arrive chez lui… Ulysse remet Chryséis à son père (Claude Lorrain)

Et voilà Ulysse qui arrive chez lui…
Ulysse remet Chryséis à son père (Claude Lorrain)

Je nous présente donc, le projet, la traversée, notre arrivée en Rhône-Alpes, notre désir d’emmener l'univers marin là où il n'est pas, de présenter le Spectacle sur voilier sur les lacs de la région et de Suisse, de partager la mer en montagne, de bosser avec différents publics, d'être en lien avec les écoles, de se poser sur un lac, y être en résidence, présenter le spectacle pendant 1 mois et pendant ce mois accueillir les scolaires, et aller dans les médiathèques et les salles de spectacles pour partager nos Lectures et la Sieste acoustique, et même, en haut d'un sommet ! Pourquoi pas...

« - C'est bien, vous avez de l'énergie ! Votre projet est très intéressant, et sa force, c'est qu'il touche tous les publics, à travers vos différentes formes. [Sourires]. Elle continue :
- Par contre (et oui, par contre) il faut que vous preniez conscience que c'est aussi un projet de niche.
-... ?
Un sourcil se lève.
- Ce qui est une force, et une faiblesse en même temps.
- … ?
Le deuxième prend le relais.
- Votre Spectacle sur voilier est poétique, et donc il ne va peut-être pas répondre aux attentes des animations d'été qui veulent que ça pétarade de feux d'artifices... Pourtant, c'est à cette période et dans ces lieux que vous pourriez le présenter. Il faut donc bien viser votre cible !
Deuxième chose : vous dites vouloir emmener la mer en montagne ?
- Oui, il y a des liens évidents entre ces deux mondes, entre l'expérience de la pleine mer et de la haute montagne.
- Et bien, ça, je vous crois, mais il va falloir le prouver et le montrer à vos interlocuteurs, surtout aux montagnards !
- Ok, ça, ça me parait assez simple.
Et mon esprit s’en va déjà :
Vous imaginez, une traversée en mer sur les hauteurs de l'Oisans...?  »

Ulysse presque emporté par le chant des Sirènes

Ulysse presque emporté par le chant des Sirènes

C'est drôle comme un intérêt philosophique, spirituel ou je ne sais comment le nommer -dans tous les cas dénué de toute attente- peut devenir un argument commercial... Pour présenter notre travail en Rhône-Alpes, nous devons prouver que l'expérience métaphysique de l'eau salée et celle de la roche sont semblables : ok, ça reste une stratégie commerciale honnête. Je vous le dis : développer notre traversée artistique en mer dans les montagnes Rhône-Alpines n'est pas une aberration : c'est une NÉCESSITÉ pour l'humanité ! (Pour le moins…)

« - Je vous conseille aussi de garder un pied en Méditerranée, et de profiter du travail que vous avez déjà accompli l'année dernière. »

S'enchainent alors, au rythme de sa langue qui claque sur son palais, tout un tas de syllabes, qui mises bout à bout, sont des indices, des lieux et des personnes à contacter. Qui noircissent mon cahier vert.

Tic, tac, tic.... Tac.

La deuxième danse doit commencer, je dois m'en aller. Je me lève, les Lunettes Rondes me sourient. Et alors que je suis sur le pas de la porte elles me lancent :

« Allez -y, et donnez des nouvelles ! Vous avez toutes vos chances ! »

Cool.

 

Les Demi-Lunes du Département

Je bois un café sur la place de l'ancien Palais de Justice de Grenoble. Dans 15 minutes, je vais devoir trouver le moyen de pénétrer la noblesse de ses pierres, jusqu'au bureau où l'on m'attend. Je n'avais jamais remarqué que ce très beau bâtiment impénétrable accueillait le Département désormais. C'est bien, j'aurais au moins appris quelque chose.

J'en aurai bien bu un deuxième tiens de café.
Après. Aller oui, après... Go.

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Je pousse la grosse grande porte lourde. Clic. Elle s'ouvre. Super, ça commence très bien. Un pas, un deuxième. M'y voilà. Clac. Elle se ferme derrière moi, et met pause sur le bruit du dehors. Silence. Seuls résonnent quelques pas au loin dans le Dédale Historique du Département (le DHD).

C'est beau. Je marche sur la mémoire. Celle de Louis XII qui a fait construire le bâtiment à la fin du XV ème siècle. Et celles du XVI ème, XVII ème, et XIX ème siècles qui ont laissé leurs traces ici et là. Et je me perds dans la mémoire. Bah oui.

Aller Flore, tu dois remonter les siècles maintenant...
Me voilà. Je suis là. Et je suis les indices collés sur les murs de pierre et les portes en bois qui m'indiquent le chemin. Je parcours différentes ailes, lève la tête -mais pas trop longtemps pour ne pas me perdre- et j’admire les plafonds au passage. Et je cherche toujours le bureau de Demi-Lunes qui va bientôt m'attendre. Au détour d'une belle boiserie, une petite dame m'encourage : « vous y êtes presque, vous n'avez plus qu'à passer la petite cour, et aller en diagonale, puis là, il ne faut pas se tromper, vous tournez tout de suite à gauche, vous continuez et vous devriez y êtes ».

Thésée et Ariane devant le labyrinthe (Richard Westall, XIX° s)

Thésée et Ariane devant le labyrinthe (Richard Westall, XIX° s)

La voilà, Demi-Lunes. Des papiers plein sa table. « Je finis et je suis à vous ».
J’acquiesce en souriant. Ma halte dans le passé ne m'a pas porté préjudice. Bien.
« Alors ! Asseyez vous ici. » Elle ouvre son carnet, dégaine son stylo. « Je vous écoute ».

“Blablablablablablablablablabla...” Je raconte le projet, la mer, l'écologie, la traversée, la montagne.
Je la sens loin.
Alors j'enchaine sur l'Isère, notre arrivée à Grenoble, notre idée de développer le projet ici.

«- ok ok. Bon, vous savez, j'en vois passer beaucoup des compagnies, et elles sont très nombreuses à Grenoble. Pourquoi venir ici ? »
Inspiration... J'y vais.

Nos racines, notre lieu de vie, le lien ÉVIDENT entre la mer et la montagne, la NÉCESSITÉ de créer des ponts entre les deux, l'importance d'emmener l'univers de la mer dans les territoires ruraux, notre connaissance du territoire d'ailleurs, de la Villeneuve, le film que j'ai tourné là-bas...

Elle me coupe.

« Quoi ? Au bout de 45 minutes d'entretien je comprends que vous avez fait des films à Grenoble !? Ce film à la Villeneuve... Et que vous êtes soutenues personnellement par la Drac pour vos résidences de journaliste !?? Mais c'est par là qu'il faut commencer ! La prochaine fois que vous avez rendez-vous avec une Institution, commencez par dire qui vous soutient... Et on vous écoutera mieux ».

Ah. Elle m'en apprend une bonne là. Je réponds :
« - mmm. Oui. Vous avez raison. Tout est lié. On revient en arrière, et je vous la refais ? 
- Non, mais pour la prochaine fois vous saurez. Bon. Ensuite ».

Je remarque qu'elle passe en mode « conseils ». On ne sera peut être pas financés cette année, mais au moins maintenant, les doutes sont permis. Je passe en mode « je prends ses conseils ».

Athéna montre la voie à Ulysse

Athéna montre la voie à Ulysse

Elle enchaine :

« - Il faut qu'on comprenne tout de suite à qui on a à faire. Que vous incarniez votre projet. Votre projet, c'est vous.
- mmmm... Je note.
- Vous êtes auteure, vous écrivez. Ca vous l'avez déjà prouvé. Mettez-le en avant ! Le jonglage, c'est est un hobby.
- Et non, c'est mon métier, aussi. Je m'y lance, professionnellement, depuis 1 an et demi.
- Oui enfin, pour l'instant vous n'avez rien à montrer par rapport à ça. Donc pour moi, c'est en second plan ».

Ca m'énerve un peu. Mais je prends. Elle continue :

« - Vous êtes auteure, vous écrivez, et vous faites des films. Ok ? Ça ne veut pas dire que ça ne va pas bouger. Dans 1 an je suis sûre que vous aurez bien cheminé. Mais pour le moment, faut faire avec ce que vous êtes et ce que vous pouvez montrer.
- Oui, après, Fanny avec qui je travaille est danseuse professionnelle, et depuis longtemps ! Et l'activité de la Cie Infusion est principalement du Spectacle Vivant. Pas du journalisme.
- J'entends ce que vous dites, mais vous portez un projet, vous venez me le présenter, soyez consciente de vos forces, et commencez par ça. Le reste viendra ».

Ca me paraît cohérent.

« Pour ce qui est de soutenir votre compagnie, il faut d'abord que je voie votre travail, et que vous ayez des promesses de dates. Parce que je ne peux pas prendre le risque de soutenir des compagnies dont je ne suis pas certaine de la suite positive. Même si vous êtes très sympathique, et que votre projet est très chouette, innovant, tout ce que vous voulez, il me faut de quoi mordre ».

Bah ouais.
Je rebondis :

« - Mais pour que vous puissiez mordre, il faut qu'on arrive à trouver des dates dans le coin, et pas seulement en Méditerranée. C'est aussi pour cela que je viens vous voir, pour sentir si notre projet de présenter notre spectacle sur voilier sur les lacs de la région est envisageable selon vous. Et peut être avez-vous des pistes ?
- C'est intéressant oui ! Et sûrement faisable. Qui avez-vous démarché déjà ?
- C'est en cours. On démarche les clubs nautiques des lacs, les services culturels des villes du bord des lacs, et éventuellement les associations environnementales, les écoles, et les institutions type Parc national ou régional quand il y a lieu.
- Très bien, il faut continuer comme ça. A ce sujet, je vous conseille de ne pas tenter de vouloir à tout prix faire du mimétisme entre la mer et les lacs. Jouez la différence, la coupure. C'est plus amusant, et intéressant je trouve. »

L'heure tourne. Nos pages sont noires... Tac. Il est l'heure.

« Bon, et bien, bonne route à vous, et revenez dans quelques temps, après avoir vu les acteurs de la Ville de Grenoble. Il faut faire les choses dans l'ordre aussi : la Ville puis le Département puis la Région puis l'Etat.

Ulysse devant Scylla et Charybde (Heinrich Fussli - XVIII)

Ulysse devant Scylla et Charybde (Heinrich Fussli - XVIII)

- Ok, merci madame, à bientôt.
- Vous n'avez rien à me laisser, un programme, une plaquette... ?
- Non, nous n'avons que des plaquettes numériques.
- Dommage... La prochaine fois, ayez quelque chose à laisser. De joli, original, et amusant, qu'on ait envie de le garder ! »
finit-elle par dire par dessus ses lunettes.

Elle retourne à ses piles de papiers, je repars à travers les temps qui se superposent.

Clic. Clac. Dehors, le monde tourne. Au présent.

Pfiou. Une petite claque de Demi-Lunes. Revigorante. Je savoure mon café promis en digérant et rédigeant mon plan d'attaque pour notre prochain rendez-vous.

Le Départ d'Ulysse (Guidoccio Cozzarelli - 1450-1517)

Le Départ d'Ulysse (Guidoccio Cozzarelli - 1450-1517)

 

Les Lunettes Carrées de la Ville de Grenoble


Je suis en avance, j'ai le temps de pédaler à travers le grand Parc Paul Mistral. Puis, le voilà, ce grand bâtiment cubique et sombre sorti de terre au moment des JO d'hiver de 1968. Ce n'est pas la meilleure époque architecturale, mais il paraît que de l'intérieur la vue est belle.

Je rentre, signale ma présence au gardien, et vais attendre sur les fauteuils confortables de l'entrée, où je feuillette les différents programmes et actions politique de la Ville. Je suis au taquet, j'ai obtenu 30 minutes de bonheur à force d'acharnement mailé, et par une rencontre fortuite lors d'un événement quelques semaines plus tôt -où, lorsque j'ai compris que Lunettes Carrées était Lunettes Carrées, j'ai su ce que j'avais à faire, certainement guidée par la déesse de la Persévérance.

Thésée et le Minotaure dans le labyrinthe (Edward Burne-jones - XIX)

Thésée et le Minotaure dans le labyrinthe (Edward Burne-jones - XIX)

Dans quelques minutes, 30 fois 60 secondes pour me présenter, incarner le projet, rassurer, faire des demandes précises, questionner, écouter, répondre, acter.

Tout à coup, au loin dehors, quelque chose brille, et se rapproche. Le reflet du soleil dans des lunettes... Carrées. Le voilà. « Désolé ! Je suis en retard. J'étais à l'autre bout de la ville, et je suis à vélo ! »

Le genre de Lunette à qui on ne peut en vouloir, qui inspire immédiatement la sympathie. Et puis il est essoufflé, alors je le crois. Et puis il est à vélo alors c'est cool.

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« - Pas de problème, si on peut déborder un tour petit peu, ce sera parfait.
- oui oui, on va prendre le temps qu'il faut ».

On monte les marches, efficacement, il m'invite à m'assoir, je le fais. Un sourire, et c'est parti !

J'incarne au mieux le projet, lui donne toutes les raisons d'avoir entendu parler de moi et de la Cie Infusion, je fais des liens, je vois qu'il les fait. Il me le dit. Je suis rassurée. J'avance.
J'en viens à notre travail avec les scolaires, son champ d'action à lui.
Le Parcours sensoriel, les ateliers Danse et Jongle, notre désir d'être à Grenoble, à la Villeneuve tout particulièrement, ce qu'on apporte aux jeunes, de la maternelle jusqu'à l'Ecole des profs...

Il m'écoute attentivement en noircissant ses pages, hoche parfois la tête. Je me tais, il prend une grande inspiration... « ok. Vous n'avez pas peur des projets vous ! J'ai plein d'idées pour vous... ». Il semble faire de l'ordre dans sa tête, classer et lier les choses.

S'ensuit alors une succession de pistes, de noms et de programmes à explorer. Des directrices d'écoles, des interlocuteurs clé dans l'Administration, des financements possibles et leurs deadlines.

J'écoute, je note, et je ponctue de « mm... oui, bonne idée ça... ». Point final. Le Gong sonne.

« - Voilà. Et bien, c'était très bien de se rencontrer, mieux que par mail, j'ai rarement le temps de répondre...
- Oui, j'ai remarqué... ! ”

Je le regarde. C'est bon, il le prend bien.
- Non mais, c'est bien de se voir. N'hésitez à me contacter à nouveau, en insistant. Au bout d'un moment je réponds.”
[Sourires]
”- Ok, comptez sur moi pour insister. Merci de m'avoir reçue ! A bientôt. »

Je repars mon carnet plein de bonnes choses à éplucher. C'était 30 fois 60 secondes importantes.
Je m'éloigne des JO en remerciant la déesse de la Persévérance et en me promettant de lui ériger un petit Autel dès que possible.

Ulysse, serin… Mosaïque romaine de Dougga - Musée du Bardo (Tunis)

Ulysse, serin…
Mosaïque romaine de Dougga - Musée du Bardo (Tunis)



Les Lunettes Rouges de la Ville

Grâce aux conseils de Lunettes Carrées, retour au JO. Au 5eme étage cette fois. Effectivement, la vue est belle ! On arrive presque à oublier 1968 et son architecture bien à elle.

Je traverse le couloir, un petit groupe de femmes rit et semble parler projets. Ces rires résonnent à l'intérieur de moi, et me détendent. Je suis bien.

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Lunettes Rouges est là, derrière son ordinateur. Je frappe à la porte ouverte. Elle m'accueille de son sourire et m'emmène dans une autre salle.

« - On va se mettre ici si ça te convient ».
- Parfait oui”


Son « tu » résonne à l'intérieur de moi, et me détend. Je suis bien.

Alors je nous raconte à Lunettes Rouges, que j'ai l'impression de connaître. J'incarne le projet, je montre qui je suis, parle de notre présent, notre désir (nouveau) d'être en résidence à Grenoble pour construire un décors de bateau afin de pouvoir jouer le spectacle sur voilier à terre, et notamment sur le Lac de la Villeneuve.
Je lui raconte notre travail autour d'un parcours en construction au Musée de Grenoble qui fera le lien entre la mer et la montagne, à travers nos propositions artistiques qui entrent en résonance avec les œuvres du Musée.

Elle est à l'écoute, elle note.
« C'est un beau projet, de belles idées, très intéressant ! »

Et c'est parti pour les conseils, les pistes, les financements possibles, les combines, le réseau... Elle m'apprend les cases des subventions auxquelles notre projet pourrait correspondre. Et les deadlines. Toujours les deadlines.

Cronos dévorant un de ses enfants (Francisco Goya) - Musée du Prado, Madrid.

Cronos dévorant un de ses enfants (Francisco Goya) - Musée du Prado, Madrid.

Dans cette salle aussi, du haut du 6eme étage, le doute semble permis. En même temps que nous, la jeune Cie Infusion, sommes prises au sérieux. Bien bien bien... C'est donc possible : le doute peut aller de paire avec le sérieux et la confiance. Bien bien bien...

Tac.

Je me lève, il est l'heure.
« Bon et bien, merci d'être venue présenter votre projet »
Merci ? Ah ouais... Le merci n'est donc pas unilatéral, même dans les profondeurs de l'Administration. Je dois dire que, décidément : bien bien bien...

« - Merci à toi de m'avoir reçue”, je réponds.
- Tu peux m'appeler quand tu veux si tu as des questions, je suis là pour ça ».

Je dirais même plus : super top.
Je quitte les JO et m'en vais pédaler dans la Ville, direction de nouvelles aventures à construire.

Le navire de Thésée et de son équipage, qui ramena le héros de l’histoire sain et sauf.

Le navire de Thésée et de son équipage, qui ramena le héros de l’histoire sain et sauf.

 
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